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LA PRATIQUE PHILO OU POURQUOI DIFFÉRER SA PAROLE.


Spontanément, nous avons tendance à défendre notre vision des choses. En affirmant ceci ou cela, c’est aussi nous-même, notre identité, notre moi que nous voulons faire exister. Affirmer c’est s’affirmer, pensons-nous. Nous tenons souvent à nos idées comme à nous-mêmes. La preuve ? S’il arrive qu’elles soient critiquées, nous le vivons souvent comme une attaque. Et, au lieu d’être attentifs à la critique, nous réagissons pour nous défendre, comme si finalement nous ne faisions qu’obéir à un vieil instinct de survie. Or la philosophie permet, dans une certaine mesure, à celui qui la pratique de s’élever au-dessus de ce fiévreux instinct de conservation, elle l’en libère pour le temps bienheureux d’une contemplation réfléchie. L’éternel apprenti qu’est le philosophe, au lieu de se défendre, au lieu de rejeter, s’efforce de comprendre. La critique éveille son attention, son questionnement : ai-je compris cette critique ? Sur quoi porte-t-elle ? A-t-elle du sens ? Est-elle fondée ? Me permet-elle de considérer les choses autrement ? Y a-t-il un problème qui se pose en amont auquel répondraient deux conceptions opposées et qui ont pourtant chacune du sens ? Que m’apprend cette critique ? Que me permet-elle de comprendre sur les idées avancées, sur moi-même, sur celui qui la porte ? Dans un atelier de pratique philosophique, il s’agit de travailler cette non-réaction, au profit de la mise en œuvre de la pensée. Le travail de l’animateur philosophe consiste donc très souvent, à ralentir le mouvement, à différer et retenir la précipitation.

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