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MARAUDES PHILOSOPHIQUES


Il s’agit d’aller à la rencontre de personnes qui a priori ne semblent pas concernées par la philosophie, puis d’établir un contact et un dialogue qui sera plus ou moins approfondi.

Fin août août avec Julien Vandelle, directeur de la médiathèque de Saint-Claude, nous avons ainsi échangé avec des jeunes rencontrés dans la rue.


Nous sommes d’abord allés à la rencontre d’une petite dizaine de jeunes hommes du quartiers des Avignonnets. Certains étaient accoudés à une barrière dominant la ville, d’autres se trouvaient à l’intérieur d’une voiture casquettes vissées sur la tête.

L’ un des jeunes hommes tenait un discours plutôt plaintif sur le manque de perspective de la jeunesse à Saint-Claude.

Nous nous sommes alors questionnés, pourquoi nous plaignons-nous ? Est-ce pour faire changer les choses ? Pour qu’on nous porte attention? Est-ce pour qu'on nous manifeste de l'empathie ? Est-ce pour nous donner une légitimité, une justification ?

Un autre jeune d’une vingtaine d'années a pris part à la discussion, disant que lui travaille pour pouvoir s’acheter une maison avec un jardin. La réflexion a alors porté sur les buts dans la vie. Veut-on seulement de l’argent pour passer du bon temps ou bien cherche-t-on autre chose ? La quête d’argent peut-elle constituer le principal objectif ?

Nous avons aussi observé que lorsque nous voulons fortement quelque chose, cela nous affaiblit et nous stresse, nous expose finalement à la peur de l’échec (ce qui n’aide pas à réussir). Alors comment vouloir un objectif sans risquer de se faire souffrir ? Peut-être en étant d'abord attentif au plaisir qu'apporte le chemin en lui-même, plaisir d’apprendre, de se confronter à soi-même, de se dépasser.

Par la suite nous sommes descendus dans le quartier au bord de la Bienne où nous avons retrouvé un petit groupe d’adolescents (trois filles et un garçon) avec lesquels j’avais déjà eu un échange en juillet. Cette fois la discussion a porté sur la confiance en soi. Les jeunes filles étaient très vives et pertinentes, tandis que le garçon avait plus de mal à trouver sa place dans la discussion, alors j’ai tenté de l’encourager à proposer ses idées et à faire en sorte que les filles l’écoutent avec attention et sans rire.

Ensuite, avec un groupe de basketteurs nous avons parlé du dépassement de soi, du plaisir de la confrontation dans le sport et de la confiance en soi. Avec le dernier groupe d’une petite dizaine de jeunes, nous avons abordé le thème de l’amitié et des difficultés à établir cette relation quand on ne partage pas « les mêmes délires ». Nous avons aussi pu observer avec un jeune homme un peu plus âgé et plus attentif combien il est difficile de se poser pour se mettre à réfléchir. Notre esprit se laisse souvent distraire par tout ce qui peut se passer et rencontre beaucoup de difficultés à se concentrer.

Même si les discussions ne peuvent pas toujours être approfondies, ces rencontres me semblent avoir leur importance. Elles montrent d’abord que des personnes qui n’ont a priori rien en commun, peuvent se parler, réfléchir à des problématiques communes et universelles.

Lorsque l’on va au devant d’un groupe de jeunes, ces derniers perçoivent très généralement cette démarche de façon positive. Nous ne sommes ni la police ni des éducateurs. Il n’est pas question de leur faire la morale, mais juste de les questionner et d’écouter ce qu’ils ont à dire. Il s’agit d’abord de s’intéresser à ce qu’ils pensent et cela sans complaisance pour autant, car les questions posées peuvent parfois aussi les conduire à penser contre eux-mêmes.

Merci à la La fraternelle/Maison du peuple et à la Ville de Saint-Claude de rendre possible ces rencontres.

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